
Depuis que le monde est monde !
5000 ans, c’est l’âge du plus vieux cimetière connu à ce jour
En Irak, des archéologues sont en train de déterrer une ville entière. Cette ville, vieille de 4700 ans, abritait autrefois un immense cimetière. C’est probablement le plus ancien cimetière du monde. Il y a 5000 ans, en Irak, vivait un peuple : les Sumériens. Ce peuple avait développé des méthodes efficaces pour arroser ses cultures, avec des digues, des canaux, des machines à roues. Mais surtout, il inventa une écriture très particulière, appelée écriture cunéiforme, qui fut la 1ère langue écrite dans l’histoire du monde. Aujourd’hui, en Irak, on peut visiter plusieurs villes en ruine, habitées autrefois par les Sumériens. Mais certaines restent encore à découvrir. À Oum-al-Aqareb par exemple, on savait depuis plus d’un siècle qu’il y avait des vestiges sous la terre. Mais personne n’osait aller fouiller, car cet endroit est infesté de scorpions. C’est d’ailleurs pour cela que les habitants lui ont donné le nom d’Oum-al-Aqareb, ce qui veut dire “mère des scorpions” en arabe. Depuis quelques mois toutefois, les scientifiques irakiens se sont mis à exhumer. Et ils ont fait des découvertes étonnantes : des bijoux, des outils, des verres, des vases, des petites statues, des couteaux…
Mais surtout, ils ont découvert des milliers de tombes. Les Sumériens y enterraient leurs morts en position recroquevillée, parfois avec des objets précieux à côté d’eux. Ces tombes sont rassemblées sur plusieurs kilomètres carrés. Elles forment ainsi le plus vaste cimetière sumérien de la région. Mais aussi le plus ancien cimetière dans le monde retrouvé à ce jour.
Inévitable abandon !
Depuis que le monde est monde !
Les cimetières représentent des lieux « intouchables ». Culturellement parlant « On ne touche pas aux morts ! » et ainsi les cimetières naissent, grandissent et se meurent dans l’oubli.
Il n’est pas une commune qui n’a pas au moins un cimetière abandonné, disparu, qui autour de l’église, qui dans une forêt… Cette propension à l’interdit cultuel abouti à la disparition de nécropoles historique et à la création sans cesse de nouveau cimetière.
Aujourd’hui l’éco-environnement vient nous rappeler qu’il vaut mieux rationaliser la gestion d’un cimetière plutôt que de pratiquer une fuite en avant en augmentant ou en créant de nouvelle nécropole.
Les contraintes environnementales imposées pour les extensions et pour les créations de nouveaux cimetières tendent à faire changer les habitudes des élus car, comme dans bien d’autres domaines, il faut toucher au porte-monnaie pour faire changer les mentalités, et la dernière mouture du code de l’environnement (2020) a profondément modifié la donne.
Étude Hydrogéologique, enquête publique, et depuis cette année, fouille archéologique préventive, la création ou l’extension d’un cimetière devient un vrai casse-tête.
Économiquement, les études préalables à l’extension du cimetière représentent un socle budgétaire d’environ 50 à 60.000 €, et sans aucune garantie d’avoir l’autorisation préfectorale.
Ensuite viennent les travaux à proprement parler.
Accessibilité du cimetière, mobilité donc parking, évolution des pratiques mortuaires donc création d’équipement cinéraire de type columbarium, ou champ d’urne ou encore cavurne, espace de dispersion, jardin du souvenir, stèle commémorative, autant d’investissement à la charge des Mairies, sans parler de la clôture du site et de son entretien…
Alors, que faire ?
Rationaliser la gestion des cimetières existants.
Si les cimetières finissent par être abandonnées, puis par disparaitre complètement, c’est bien par l’abandon des familles et non par la faute des Mairies.
Il n’existe pas de nécropole qui ne compte pas de tombe abandonnée et le désintérêt des générations millénium pour la chose mortuaire accentue encore le phénomène.
Avec plusieurs milliers de cimetières audités dans toute la France, nous avons remarqué que seulement 60% des concessions trentenaire sont renouvelées, et ce pourcentage passe à seulement 40% de renouvellement pour les concessions de 50 ans !
Si une famille décide de ne pas renouveler sa concession funéraire, c’est bien qu’elle a perdu le lien avec le défunt qui y repose, ou qu’elle a trouvé une autre façon de leurs rendre hommage…
Dire qu’il y a des tombes abandonnées dans les cimetières n’est pas manquer de respect et l’admettre est déjà un grand pas pour un élu en charge de la gestion du cimetière.
Long, sensible, et pas sans conséquence.
S’engager seul dans un programme de réhabilitation de cimetière n’est pas sans conséquence pour un élu.
Entre manque d’objectivité, connaissance du tissu local (qui pourrait faire pression pour que « rien ne change »), et manque d’historique du cimetière la tâche sera rude, sans faire appel à des spécialiste du funéraire.
Nombreux sont les exemples de commune qui tenté l’opération seule.
Si la reprise de concession échue n’est pas la plus compliquée des procédures il n’en demeure pas moins qu’il convient de maîtriser la gestion du cimetière pour connaitre celles des concessions qui sont échues.
Idem pour les tombes sans concession, donc sans droit et qu’on appelait les tombes communes.
Le plus délicat c’est de savoir où elles se trouvent…
En fait, la bonne gestion d’un cimetière passe par la connaissance de :
- Qui est ou, et avec qui.
- À qui cela appartient.
- Depuis quand et pour encore combien de temps.
- Et surtout qui aura le droit d’y reposer le moment venu.
Si vous savez répondre à ces 4 questions, vous avez la maîtrise du cimetière et donc du foncier.
L’instauration d’un règlement intérieur du cimetière et l’utilisation de bon document pour les échanges avec les professionnels viendra compléter l’ensemble des outils de gestion de votre nécropole.