Comment le cimetière peut regagner de la place

Le cimetière de Verneuil (Eure) manque cruellement de place. Mais la Ville a trouvé la solution pour en regagner, notamment en utilisant un drone. On vous dit tout.

Patrick Bieber constate une stèle qui bouge dangereusement (©La Dépêche de Verneuil-sur-Avre)

Par Bernard GeffroyPublié le 11 Juin 21 à 12:32 

Un drone survolant le cimetière. C’était récemment au mois de mai. En toute légalité puisque c’était le drone d’Ad’Vitam, de Haute-Saône, une société à laquelle la Ville de Verneuil-sur-Avre (Eure) a fait appel pour réorganiser la gestion des concessions funéraires. Coût de l’opération : près de 37 000 € HT.

Inventaire

La mission d’Ad’Vitam ? « Mettre à jour le cadastre du cimetière dans le but de constituer une base de données informatisée, ce qui suppose, en premier lieu, un inventaire précis et complet des sépultures, avec une photo de chacune d’entre elle, d’où l’utilisation du drone », explique Patrick Bieber, adjoint en charge du dossier.

Pour cela, les collaborateurs, au nombre de trois, ont dû également décaper certaines stèles pour faire ressortir les noms des défunts effacés par le temps. De ce premier travail – il lui restera à numériser tous les actes avant le printemps 2022 –

Ad’Vitam peut déjà annoncer que le cimetière de la Ville dispose de 3 728 emplacements existants et 265 qui sont libres.

Il manque 135 places

Ce qui amène la société à dire, dans ses premières conclusions à la mairie, que compte-tenu de sa taille, près de 8 000 habitants, avec un taux de mortalité normal de 1 % (la moyenne nationale), la Ville de Verneuil devrait avoir « au minimum 400 emplacements libres pour faire face aux risques d’épidémie mais aussi de catastrophes naturelles ou autres ».

Ne disposant que de 265 places, il lui en manque donc autour de 135. À vrai dire, sans avoir le chiffre exact, la municipalité s’en doutait un peu et c’est la raison pour laquelle elle a fait appel à une société spécialisée.

Tombes dangereuses

Missionnée également par la commune pour réaliser un diagnostic sécuritaire de chaque sépulture, la société a recensé quelque 1 500 tombes en déshérence, c’est-à-dire non-entretenues (totalement envahie par les mauvaises herbes notamment), dont 300 considérées comme dangereuses (délabrées avec stèles descellées en équilibre précaire par exemple), « un nombre alarmant » pour Ad’Vitam . Sur ces sépultures dangereuses, une lettre D a été inscrite à la craie en rouge. Celles à problème ont reçu une croix rouge

Reprises possibles

Or, toutes ces tombes non-entretenues peuvent être incluses dans une procédure de reprise des concessions par la Ville. Des procédures qui peuvent durer jusqu’à près de 4 ans, mais qui, à leur terme peuvent laisser espérer à la Ville de récupérer une bonne partie de toutes les tombes qui ne sont plus entretenues.

« Avec les 1 500 places potentiellement récupérables par défaut des familles de les avoir remis en ordre, la Ville s’assurerait ainsi un cycle vertueux et perpétuel dans son cimetière, ce qui supprimerait toute réflexion sur une extension, pour le moins coûteuse depuis 2020, avec l’obligation d’une étude hydrogéologique et, surtout, l’obligation de fouilles archéologiques préventives ». Bref, la reprise de tombes en déshérence devrait permettre de retrouver de la place sans s’agrandir.

Découvrez nos solutions pour vous aider https://finalys.fr/advitam/